mardi 2 novembre 2010

Les "mal-nommés" : tubes au néon



Par abus de langage nous désignons dans nos salles de cours nos sources de lumières par le terme : tubes au néon.



Or, de façon plus savantes, il existe deux types de « tubes à décharge de gaz rares », à usages d’ailleurs fort différents :

  • Le tube contenant effectivement du gaz néon (Symbole de l'atome : Ne), tube utilisé dans les enseignes lumineuses.

  • Le tube contenant du gaz argon (Symbole de l'atome : Ar) et/ou des vapeurs de mercure, utilisé dans l’éclairage domestique (cuisines) industriel (ateliers, bureaux,… et en classe)

Les deux types de tubes utilisent le même procédé, à savoir une illumination du gaz par ionisation et décharge électrique provoquée toutes les 1/50 ème de seconde (les troisième diront bientôt: à une fréquence de 50Hz). Cette fréquence est telle que l’œil perçoit une lumière continue, sauf justement quand le tube est usé, la fréquence diminue, et le « néon » fait mal aux yeux.


Les deux types de tubes utilisent aussi un gaz rare :

  • dans un cas le néon Ne (découvert en 1898), dont la décharge donne une lumière rouge caractéristique, d’où son utilisation dans les enseignes lumineuses publicitaires.

  • dans l’autre cas l’argon Ar (découvert à la même époque, mais en fait beaucoup plus courant dans l’air). L’argon, mélangé à des vapeurs de mercure, stimulé par une décharge, émet une lumière qui est à la fois dans le haut du spectre visible, bleue, et au-delà dans le spectre ultraviolet : cette énergie lumineuse non visible est restituée sous forme de lumière visible par une couche de matériaux fluorescents (silicates et aluminates) qui recouvre l’intérieur de la surface du tube. La fluorescence est la capacité de certains matériaux à convertir de la lumière ultraviolette en lumière visible.

En français il y a un certain abus de langage à appeler néon les deux types de tubes. Sans doute parce qu’après la brillante découverte des gaz rares (néon, argon, krypton) par les chimistes anglais, Sir W. Ramsay en tête, à la fin du XIX° siècle, c’est en 1910 qu’un ingénieur chimiste français, George Claude (1870-1960), met au point industriellement le premier et réel tube au néon et crée son entreprise d’enseignes lumineuses.


Enfin, last but not least, si l’on remonte légèrement plus dans le temps, c’est le même principe de tube à décharge (mais remplis d'air, pas de gaz rare avant 1895) qui a joué un rôle important dans le développement scientifique de la fin du XIX° siècle, puisque ce sont les fameux « tubes de Crookes » qui permettent de mettre en évidence les électrons, les rayons X…

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